Cette semaine, Bike Forever a eu la chance d’interviewer Aubin, le Community Manager de la Route d’Occitanie. Depuis l’annulation de la course due à la crise sanitaire mondiale, l’équipe de la course est la première à avoir créée une course virtuelle sur le jeu Pro Cycling Manager. La troisième édition se tient ce lundi.
Comment vous est venue l'idée de faire une compétition virtuelle sur le jeu Pro Cycling Manager avec la Route d'Occitanie ?
Suite à l'annulation de toutes les courses, à la suspension temporaire de la saison et on entrait dans une période où normalement on dévoile le parcours de la prochaine édition. Il fallait rester actif et montrer que la course est toujours là. On a essayé d'innover avec le peu de moyens que l'on a car nous sommes bénévoles donc faire des partenariats avec Zwift (Application qui permet de faire des courses contre d’autres personnes, à distance, sur home-trainer), c’était compliqué. On a essayé de le rendre accessible à tout le monde et pas uniquement aux pratiquants de vélo en essayant quand même d'avoir des coureurs professionnels qui participent.
Etiez-vous surpris du nombre de participants ayant voulu s'inscrire à la course virtuelle et l'engouement qu'elle a suscité ?
On ne s'attendait pas à ce qu'il y ait autant de monde. C'était même compliqué de répondre à tout le monde car le nombre de places était limité à seize joueurs. Pour le spectateur, on était sans cesse obligé de se renouveler pour éviter une lassitude, essayé de trouver soit des nouveaux parcours ou des nouveaux coureurs pros. Nous essayons de rendre le contenu interactif avec des coureurs pro qui participent mais aussi aux commentaires comme Steve Chainel et Yoann Offredo qui apportent une touche d'humour au direct de 2 heures de direct que l'on propose sur notre page Facebook.
La troisième édition se tiendra le Lundi 20 Avril, c'est ça ?
Oui, avec des coureurs colombiens, espagnols qui joueront et ce sera plutôt cool. La course sera commentée par Yoann Offredo.
« Les autres courses privilégieront les courses Zwift »
Dès le début, vous comptiez organiser plusieurs éditions ou cette idée vous est venue grâce à l'engouement ?
Quand on a vu qu'il y avait beaucoup d'inscriptions, on s'est dit qu'il fallait une 2e édition. C'est assez prenant d'organiser donc c'est pour ça qu'on l'a repoussé aussi au lundi pour permettre de bien réorganiser, avoir vraiment de quoi revalider. Le plus important est d'attirer du monde pour que ce soit intéressant à suivre pour les gens qui regardent sur Facebook. Mais c'est vrai que pour la première édition, on a voulu faire un truc où on réunit des gens du vélo, des coureurs professionnels et aussi des streamers PCM connus pour avoir aussi des nouvelles cibles qui ne regardent pas beaucoup de vélo pour qu'ils puissent aussi connaître la Route d'Occitanie différemment.
Vous avez ouvert la voie en proposant des courses PCM , est-ce que vous pensez que d'autres courses vont suivre le concept ?
Je ne sais pas, c'est assez compliqué à notre échelle de s'exprimer à ce sujet. Il faut aussi que les autres courses aient la capacité de connaître le jeu. Le plus facile pour nous reste PCM. Mais les grosses courses, elles, privilégieront plus les courses sur Zwift. C'est ce qu'il nous manque car c'est mieux, ça réunit également du monde. C'est la limite de PCM. Si on veut faire une course de 16 joueurs pros, comme l'a fait la Formule 1, on ne touche pas autant de public que si on choisit des streamers par exemple. Sinon on essaye d'ouvrir au grand public mais ça signifie que l'on fait participer des gens inconnus aux fans de vélo qui seront moins attirés.
Pensez-vous organiser une course sur Zwift ou est-ce que se sera trop compliqué ?
Non, clairement. Nous ne sommes pas en partenariat avec Zwift. Personnellement, je n'ai pas discuté avec Zwift. Si on le fait, c'est que ça commence à marcher. On a vu le Tour de Suisse organiser une course mais, eux ont un budget plus conséquent. Nous ne faisons pas la course PCM en partenariat. On a réussi à négocier avec les créateurs de la base de données qui nous donnent les maillots distinctifs. Mais avec Zwift, on n'a pas de partenariat. On n’a pas le même poids que le tour de Suisse.
«On veut se positionner en tant que course préparatoire au Tour de France »
Concernant la « vraie » Route d'Occitanie et le nouveau calendrier, pensez-vous reporter ?
Pour l'instant, on essaye toujours de reporter et de se positionner en tant que "course préparatoire au Tour de France". Il y a des discussions avec les organisateurs de courses françaises et les institutions internationales pour essayer de trouver une date avant le Tour de France si possible. Ça reste très compliqué car dans cette période-là, il y a des courses françaises qui étaient déjà prévues comme la Bretagne Classic ou encore le Tour de L'Ain . Sinon avec des créneaux différents après le Tour de France.
À long terme, avec la Route d'Occitanie, comptez-vous essayer d'intégrer le circuit Pro Séries ou comptez-vous rester dans votre catégorie actuelle (2.1) ?
On aurait pu monter en Pros Séries cette année mais il fallait une enveloppe budgétaire supplémentaire à ce que l'on a actuellement. Et puis, il aurait fallu sacrifier d'autres depenses. Monter en Pro Séries ne représente aucun avantage pour l'instant puisque l'on peut toujours attirer jusqu'à 50% du peloton d'équipes World Tour. On peut imaginer que cette année on pourrait avoir plus d'équipes WT qu'à l'habitude. Donc ce n'est pas une priorité surtout qu'il y a déjà beaucoup d'équipes WT pour une course de classe 1. Il n'y a pas intérêt à monter en Pro Séries tant qu'il n'y a pas plus de limites aux courses de classe 1.
Propos recueillis par Ewen.
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