En ce jour de fête nationale, les coureurs ont rendez-vous avec l'étape reine de ce Tour de France qui les mène jusqu'au sommet du col du Portet escaladé une seule fois dans l'histoire de la Grande Boucle en 2018 avec la victoire de Nairo Quintana.
Le départ est donné de Muret en banlieue toulousaine. Comme depuis le début de la course, la bataille fait rage pour prendre l'échappée matinale. Après une vingtaine de kilomètres, un groupe de quatre coureurs se détache, il est composé de Lukas Pöstlberger pour Bora, Anthony Perez pour Cofidis, Dorian Godon pour AG2R Citröen et du spinteur de l'équipe Intermarché Danny Van Poppel. Ils seront rejoints quelques kilomètres plus loin par le duo Anthony Turgis (TotalEnergies) et Maxime Chevalier (B&B Hôtels). Derrière eux, le peloton fait rideau même si Julien Bernard tente de sortir mais ne pourra jamais rejoindre les hommes de tête, ils sont donc six à l'approche des difficultés.
Le sprint intermédiaire de Bagnères-de-Luchon est remporté, logiquement, par Danny Van Poppel déjà auteur d'un Top 5 à Carcassonne. Dans le peloton, Michael Matthews devance Mark Cavendish, il revient à 36 points du coureur britannique au classement par points.
Dès l'entame du col de Peyresourde, Elie Gesbert (Arkéa) durcit pour son leader Nairo Quintana qui vise les points au sommet du col mais l'échappée compte huit minutes, ils se détachent avec Wout Poels, maillot à pois, et sont rejoints, dans un second temps, par Pierre Latour. A l'avant, tout le monde reste uni, Anthony Turgis passe en tête au sommet de Peyresourde alors que son coéquipier compte 30 secondes d'avance sur le peloton emmené par les coéquipiers du maillot jaune qui reprennent Gesbert, Poels et Quintana. Au pied du deuxième col de la journée, Val Louron-Azet, ils ne sont plus que cinq en tête puisque Maxime Chevalier n'a pas tenu les roues dans la descente, ils comptent environ quatre minutes d'avance sur le peloton qui reprend Pierre Latour.
Cependant, le drômois ne s'en laisse pas compter, il repart dans la difficulté suivante, il est ramené à la raison par Brandon McNulty, Pogacar veut l'étape. A l'avant, un trio tricolore se détache, Turgis, Godon et Perez maintiennent avec le groupe maillot jaune, le premier cité est distancé par une attaque du régional de l'étape Anthony Perez, qui reste dix secondes devant Godon jusqu'à la bascule. Le double vainqueur de Paris-Camembert rentre dans la descente, l'écart est toujours de quatre minutes à l'amorce de la montée finale, le col du Portet (16km à 9%). Dans le peloton, Davide Formolo met ses dernières forces sur le premier kilomètre d'ascension, McNulty puis Majka assurent le tempo en tête du groupe. A 12 kilomètres du but, Enric Mas craque, 3 kilomètres plus loin, c'est au tour de Lutsenko de perdre les roues. A l'avant, Anthony Perez lâche Dorian Godon, il est repris à 8 kilomètres de l'arrivée mais empoche le prix de la combativité en guise de consolation. C'est à ce moment-là que Majka s'écarte, pour laisser Pogacar finir le travail, mais le slovène ne s'isole pas, restent Jonas Vingegaard et Richard Carapaz dans sa roue. Le danois relaye le slovène pour sortir Rigoberto Uran de la course au podium. Celui-ci, bien aidé par Sergio Higuita, tente de limiter les dégâts dans un groupe où figurent Wilco Kelderman, Ben O'Connor, Pello Bilbao et surtout David Gaudu qui sort à quatre kilomètres du sommet derrière les trois fantastiques. La situation se maintient jusqu'à la flamme rouge, où Richard Carapaz, qui n'a passé aucun relais depuis qu'ils se sont isolés, met une violente accélération qui distance le maillot blanc. Celui-ci parvient à revenir à 300 mètres, mais il ne peut contester le triomphe de Tadej Pogacar qui remporte sa cinquième victoire d'étape sur le Tour de France. David Gaudu obtient une honnorable quatrième place devant un O'Connor en route pour un Top 5 à Paris. Les perdants du jour sont Uran (9ème à 1'49"),Mas (11ème à 2'27") et Lutsenko (12ème à 2'53").
Maillot Jaune : Tadej Pogacar
Maillot Vert : Mark Cavendish
Maillot à Pois : Wout Poels
Maillot Blanc : Tadej Pogacar (porté par Jonas Vingegaard)
Meilleur Equipe : Bahrain - Victorius
Combatif : Anthony Perez
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