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Photo du rédacteurGeoffrey Guissez

DSM, problème structurelle ou malaise éthique ?

Tom Dumoulin fin 2019, Michael Matthews et Marc Hirschi fin 2020, Ilan Van Wilder fin 2021, la rumeur Tiesj Benoot chez Jumbo – Visma. Chaque année la même situation se reproduit sans que personne n’y voit plus clair, quel est vraiment le problème entre l’équipe néerlandaise et ses coureurs ?

Ilan Van Wilder n'ira pas au bout de son contrat avec DSM, il vient de signer chez Deceuninck - Quick-Step pour deux saisons. (Getty Images)

« Ça m’a mis un bon coup de pied aux fesses, j’en avais besoin ». Il faut croire que des gens se plaisent dans l’équipe DSM, en effet, ce sont les mots prononcés par Romain Bardet en marge du dernier Roc d’Azur (course de VTT longue distance dans l’arrière-pays niçois). Réputé pour un professionnalisme à toute épreuve, l’Auvergnat avait choisi, l’hiver dernier, de poser ses valises dans une équipe réputée pour son obsession des « marginal gains » (gains marginaux). Ceux-ci sont souvent cités pour expliquer les bonnes performances générales de l’équipe INEOS, qui optimise tout, jusqu’à flirter avec les limites (le contrôle anormal de Chris Froome sur la Vuelta 2017). La différence majeure entre l’équipe britannique et l’ancienne équipe Sunweb, c’est que cette dernière est membre du MPCC (Mouvement Pour un Cyclisme Crédible) depuis 2007, qui lutte pour une transparence dans les équipes professionnelles notamment en ce qui concerne les produits qu’elles utilisent. Il y a dix équipes issues de la première division du cyclisme mondial adhérentes (AG2R, Bora – Hansgrohe, Cofidis, EF, Groupama – FDJ, Intermarché – Wanty, Israël, Lotto – Soudal, Qhubéka et donc DSM). Vous aurez sans doute déjà remarqué que ce ne sont pas les mastodontes, possédant, pour certaines, des médecins déjà impliqués dans des affaires de dopage au XXème siècle et même avant… Par exemple, Ivan Van Mol, « docteur » chez Deceuninck – Quick-Step, injecte dès 1983 (l’époque est différente me direz-vous) de la cortisone à Guiseppe Sarroni pendant le Giro, en 2007, il est accusé par un coureur anonyme de Quick-Step, de diriger un dopage organisé dans son équipe, l’équipe de Patrick Lefevre remportera finalement le procès (toutes ses histoires sont racontées ici: https://www.cyclisme-dopage.com/portraits/vanmol.htm). Tout ça pour dire que la lutte contre les tricheurs est loin d’être terminée. UAE et son chef discret Joxean Fernández Matxín, Jumbo – Visma, l’héritière de la structure Rabobank ou encore Bahraïn – Victorious et des directeurs sportifs sulfureux sont loin d’être des enfants de cœur…. Etrange coïncidence, ce sont trois de ces cinq ou six équipes qui ont accueilli Dumoulin, Hirschi et Van Wilder, l’éthique de ceux-ci en prend un sacré coup…. Revenons-en à Bardet. Je dis ça, je ne dis rien, mais un coureur comme lui a rejoint DSM pour changer de méthode d’entrainement tout en gardant une éthique équivalente à celle qu’il avait chez AG2R, preuve que c’est encore possible de faire du cyclisme de très haut niveau sans cétones ou AUT (Autorisation d’usage à des fins thérapeutiques). Ces dernières expliquent aussi la vitesse de rétablissement du dos d’Egan Bernal si on compare sa situation à celle de Thibaut Pinot qui, à la fin de la saison, n’avait pas encore la plénitude de ses moyens physiques.

Les personnes qui ferment les yeux à ce sujet, et qui incriminent en premier lieu l’équipe germano-néerlandaise, citent souvent l’exclusion de Warren Barguil sur le Tour d’Espagne 2017 pour ne pas avoir attendu son leader Wilco Kelderman. A ceux-là, sans doute victimes d’un excès de subjectivité critique (pas les premiers ni les derniers…), comment réagiriez-vous si vous étiez chef d’entreprise que l’un de vos employés ne respecte pas les « ordres » que vous lui avaient donnés ? Vaste question n'est-ce pas… Ousmane Dembélé si tu lis cet article….

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