Marion Hérault-Garnier a accepté de nous consacrer quelques minutes afin de répondre à nos questions. Nous vous laissons découvrir cette nouvelle interview.
Image : Bénédicte Front
Bike Forever : Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Marion Hérault-Garnier : Je m’appelle Marion Hérault-Garnier, 33 ans, je suis Vendéenne et je suis speaker en running et surtout en cyclisme depuis quelques années, et également consultante cyclisme féminin pour France TV depuis l’an passé.
BF : Justement, comment est venue cette opportunité d'être consultante pour France TV ?
MHG : Je commentais sur la moto les championnats de France à Épinal, en liaison avec Damien Martin et Daniel Mangeas sur le podium. Et alors que je suis descendue pour me restaurer, j’ai croisé Alexandre Pasteur, qui m’avait entendu et c’est ainsi qu’il m’a demandé si ça ne pourrait pas m’intéresser de faire la moto chez France TV. J’ai dit pourquoi pas, c’en est resté là puis il m’en a reparlé encore quand on s’est recroisé au fil de la saison. J’ai reçu un coup de fil tout début janvier de la rédaction des sports de France TV, me proposant ce poste de consultante moto, la suite, vous la connaissez ;)
BF : Que tires-tu de cette expérience ? Est-ce que l'on va te revoir sur la moto en juillet prochain ?
MHG : C’était une expérience incroyable ! Je n’aurai jamais imaginé avoir cette opportunité un jour, j’ai savouré chaque instant. Voir d’aussi près l’action est un privilège… c’était aussi un moment historique ! Le premier de l’ère professionnelle ! Cela permet de côtoyer les meilleures du monde, d’apprendre encore plus de choses sur elles, pour mieux le retranscrire encore à l’avenir… qui se fera encore sur la moto de France TV cet été sur le TDFF ;)
BF : Pourquoi avoir préféré être speakerine que coureuse ?
MHG : Car il faut être douée pour ça lol ! Je n'ai clairement jamais eu le niveau, et je crois que je ne me suis jamais projetée en ce sens de toute façon. Le micro est plus que naturel pour moi, car je suis presque née avec. Etant fille de sonorisateur, j'ai toujours été bercée et fascinée par les commentateurs ! Être speaker est donc une évidence pour moi, et ma manière de contribuer aux épreuves cyclistes !
BF : Quelle est la course dont tu rêverais d'être la speakeuse ?
MHG : Celle dont j'ai toujours rêvé d'être speaker est à mon programme depuis qu'elle a son pendant féminin : Paris Roubaix ! J'ai toujours été fascinée par cette course et j'ai la chance d'officier le samedi au départ de Denain et à l'arrivée dans le mythique vélodrome de Roubaix !! C'est incroyable comme sensations... Il y a plein de courses que j'aimerai commenter, mais je dois dire que les JO qui approchent me font rêver !
BF : Même s’il s’agit de ta passion, souhaites-tu te consacrer à ce métier toute ta vie ?
MHG : Qui sait de quoi demain sera fait ? je me suis toujours dit que si un jour je dois me rendre animer des courses à contre-coeur, c'est qu'il sera temps de passer à autre chose. On doit transmettre sa passion, vivre les choses intensément pour procurer des émotions au public qui fait le déplacement. Aujourd'hui, je ne m'imagine pas faire un autre métier, même si je viens de monter une agence évènementielle avec 2 associés pour soutenir le sport, aider les clubs et organisateurs bénévoles à pérenniser leurs évènements. C'est aussi une façon de rendre au sport tout ce qu'il m'apporte, et d'une certaine manière assurer l'avenir si un jour je perds la flamme.
BF : Peut-on, encore aujourd’hui, dire qu’il est plus difficile d’être une femme pour ce métier plutôt qu’un homme ?
MHG : Je ne peux pas dire que j’ai plus de difficultés qu’un homme à faire ce métier. Je pars du principe qu’à chaque course je dois donner le meilleur de moi-même, et si je fais bien mon travail, mon calendrier s’étoffe. On ne peut ni être partout, ni plaire à tout le monde… c’est la même chose pour tout le monde ! Je pense même que parfois c’est un avantage, en étant la première et actuellement toujours la seule en France. Je pense que je vais sur certaines courses car je suis une femme, j’espère juste que ce n’est pas juste pour cela, mais aussi et surtout pour mes compétences évidemment.
BF : Quel(s) conseil(s) pourrais-tu donner à tous ceux qui souhaitent se lancer dans ce métier ?
MHG : Déjà, de croire en soi, et que rien n’est impossible ! Je pense que mon parcours en est un bon exemple ! De travailler dur, toujours dans le respect des autres et surtout de rester soi-même. Il faut trouver son propre style sans chercher à ressembler aux autres.
Comments